Monsieur le président,
Madame, Monsieur les membres de l’assemblée constituante
Au nom des autorités communales de Villars-sur-Glâne, je vous souhaite la bienvenue ici à La Grange. Même si Villars a une grande tradition d’accueil, ce soir vous n’aurez malheureusement pas d’apéro, COVID oblige. Ce soir sera aussi pour moi une grande première et une grande dernière. Le hasard du calendrier a voulu que vous siégiez dans notre belle commune, à trois jours de l’assermentation des nouvelles autorités communales. Ce sera donc mon dernier discours officiel et il vous est destiné. La grande première c’est que c’est la première fois que j’ai l’occasion de dire très officiellement quelques mots en rapport avec le projet fusion. Vous vous en doutez, je ne manierai pas, à cette dernière occasion, la langue de bois.
Le Conseil communal, contrairement à ce qui se dit, suit avec la plus grande des attentions vos travaux. Les conseillers communaux qui siègent dans vos divers organes le tiennent régulièrement informé de l’avancée des affaires. Et les informations reçues ne sont pas de nature à le rassurer. L’enjeu en soi est primordial et, pour des affaires de moins grande importance, on prend la peine de fournir des données fiables et avérées. Or, dans ce dossier, on a furieusement l’impression que l’on arrange les faits de manière à ce qu’ils collent à ce que l’on voudrait qu’ils soient. On a dit de Villars-sur-Glâne que c’est une commune rebelle, voire réactionnaire, peu coopérative et surtout voulant tout avoir sans contrepartie. Les comptes 2020 n’étant même pas connus, on l’a même accusée d’être la cause d’un correctif à la hausse du taux fiscal de la future commune fusionnée, en se fondant, pour affirmer cette ineptie, sur des chiffres sortis d’un chapeau qui n’est assurément pas le mien. Les demandes et interventions des représentants de la commune sont traitées avec mépris et ensuite on nous affirme avec morgue, que nos représentants siègent dans les instances concernées. Pour prendre un exemple, l’opacité de la méthode de calcul servant à fixer le taux d’impôt, qui relève du secret des affaires d’un mandataire et que l’on ne connaît pas.
"Cela dit, en fin de compte, c’est la population villaroise qui décidera souverainement de son destin"
– Erika Schnyder, Syndique
Comment dans ces conditions, avoir confiance et se lancer les yeux fermés dans cette aventure.
On vise un centre cantonal fort et cela est légitime. Mais dans un système fédéraliste, qui se répand jusqu’au niveau des districts, où chacun gère ses affaires à sa façon, peut-on sérieusement s’imaginer qu’en fusionnant les communes autour de la capitale, on construira un centre fort alors que l’on n’arrive même pas à dépoussiérer les structures territoriales surannées. Il faut, au contraire, avoir une vision innovante, un désir de construire quelque chose ensemble, ce qui suppose que l’on tienne compte aussi des opinions divergentes et qu’on les traite avec respect et considération.
Cela dit, en fin de compte, c’est la population villaroise qui décidera souverainement de son destin, mais le Conseil communal aura le courage de dire ouvertement ce qui fâche, même s’il a fait, jusqu’ici preuve de retenue, sachant à quel point votre tâche est ardue. Pour l’avenir, il ne doute pas que vous aurez à cœur de travailler main dans la main avec notre commune, en évitant la tentation de lui donner des leçons.
Bon travail, bonne séance, et à je vous dis à bientôt.
Erika Schnyder